Le PACS, une alternative au mariage ?
Le pacte civil de solidarité, connu sous l’acronyme « PACS », est défini par les articles 515-1 et suivants du Code civil comme un contrat conclu entre deux personnes majeures, de même sexe ou de sexe différents, non mariées et désirant organiser leur vie commune.
Institué par la loi n°99-944 du 15 novembre 1999, le PACS se distingue du mariage par sa souplesse en termes de rédaction, d’effets et de modalités de rupture. En effet, il peut être résilié rapidement, en principe sans frais, et sans recours au juge.
La conclusion du PACS
Contrairement au mariage qui n’est pas subordonné à la conclusion d’un contrat, le PACS repose sur l’établissement d’une convention, régissant leurs rapports financiers et patrimoniaux. Ce dernier prend effet à la date de sa conclusion, et doit être enregistré :
- À la mairie du lieu de résidence commune ;
- Chez le notaire ;
- Au consulat français compétent, lorsque la résidence commune est située à l’étranger.
De plus, bien que le PACS puisse être institué entre deux personnes de même sexe ou de sexe différent, l’article 515-2 du Code civil dispose qu’il ne peut être conclu entre deux personnes provenant d’une même famille. Les partenaires doivent alors produire une attestation sur l’honneur déclarant l’absence de lien de parenté.
Les obligations liées au PACS
La conclusion du PACS engage les partenaires à certains devoirs. À l’inverse du mariage qui impose les devoirs de respect, fidélité, secours et assistance, l’article 515-4 du Code civil établit la vie commune comme l’objectif central du pacte, obligeant les partenaires à partager une résidence commune, déterminée lors de la rédaction de la convention.
En outre, les partenaires sont tenus à une aide matérielle réciproque, impliquant une contribution de chacun aux charges du ménage, proportionnelle à la capacité financière de chacun. À cet effet, un montant annuel correspondant à leur engagement peut être fixé dans la convention.
Enfin, les partenaires s’engagent à une assistance réciproque, pouvant prendre la forme d’un soutien psychologique ou physique, notamment en cas de maladie.
Les règles en matière de filiation et d’adoption
Le PACS diffère du mariage en matière de filiation et d’adoption. En effet, l’article 312 du Code civil dispose que l’enfant conçu ou né en cours de mariage a pour père le mari, supposant une présomption légale de paternité.
Cette présomption n’existe pas dans le cadre du PACS. Dès lors, le père peut seulement reconnaître l’enfant et établir sa filiation paternelle par la seule déclaration de naissance.
De plus, les partenaires ne peuvent pas adopter conjointement un enfant. Seule l’adoption individuelle est envisageable, conférant ainsi à l’adoptant unique l’exercice de l’autorité parentale.
Les conséquences de la dissolution du PACS
Le PACS est automatiquement dissous en cas de mariage ou de décès de l’un des partenaires, conformément à l’article 515-7 du Code civil.
Cependant, en cas de succession, le PACS ne crée pas de droit d’héritage entre les partenaires. Ainsi, le testament demeure la seule option pour protéger le partenaire survivant. Par le mariage, les époux sont héritiers l’un de l’autre, générant ainsi la constitution de droits successoraux au même titre que les enfants.
Enfin, le PACS présente une souplesse en matière de dissolution, puisqu’elle peut être demandée conjointement par les deux partenaires par lettre recommandée avec accusé de réception au lieu d’enregistrement. Cette démarche est plus simple que pour le mariage, qui requiert la rédaction d’une convention de divorce ou, à défaut, la saisine du juge aux affaires familiales pour acter la rupture de l’union. Pour autant, les partenaires ne peuvent pas prétendre à une prestation compensatoire, qui est réservée aux époux.
Historique
-
Erreur de diagnostic d’un agent d’un service public administratif : quelle juridiction est compétente ?
Publié le : 17/09/2024 17 septembre sept. 09 2024Droit des obligations et des suretés / Droit de la responsabilitéEn cas d’erreur de diagnostic, et surtout si cette dernière entraîne un décès, la question de la responsabilité du médecin se pose...Source : www.lemag-juridique.com
-
Le PACS, une alternative au mariage ?
Publié le : 16/09/2024 16 septembre sept. 09 2024RédactionLe pacte civil de solidarité, connu sous l’acronyme « PACS », est défini par les articles 515-1 et suivants du Code civil comme un contrat conclu entre deux personnes majeures,...
-
QPC : retour sur la clarté de l’article 222-32 du Code pénal relatif à l’exhibition sexuelle
Publié le : 12/09/2024 12 septembre sept. 09 2024Droit pénal / InfractionSelon l’article 222-32 du Code pénal, l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible au public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’a...Source : www.lemag-juridique.com
-
Règlement des droits de succession : quid des dates et délais de paiement ?
Publié le : 11/09/2024 11 septembre sept. 09 2024Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine / Patrimoine et successionLe décès d’une personne entraîne régulièrement et inévitablement l’obligation, pour les héritiers, de s’acquitter des droits de succession auprès de l’administration fiscale, dr...Source : www.lemag-juridique.com
-
Du mariage au mariage pour tous : les évolutions conjugales
Publié le : 11/09/2024 11 septembre sept. 09 2024Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine / Couples et régime matrimoniauxDans les années 1930, la politique de la famille est mise en œuvre avec trois objectifs principaux : favoriser le renouvellement des générations, assurer l’équité entre les fami...Source : www.vie-publique.fr
-
L’annulation du mariage : conditions et effets
Publié le : 09/09/2024 09 septembre sept. 09 2024RédactionLe mariage est l’union de deux personnes de même sexe ou de sexes différents dans les conditions prévues par la loi. Cette célébration requiert la réunion de deux éléments : le...