Retrait de l’autorité parentale : procédure et effets
Publié le :
03/09/2024
03
septembre
sept.
09
2024
Dans l’équilibre de la sphère familiale, l’autorité parentale incarne un ensemble de droits et obligations confiés aux parents à l’égard de leurs enfants, qu’ils soient mariés ou en concubinage. Bien que perdurant jusqu’à la majorité de l’enfant, elle peut être retirée sur décision de justice, lorsque la situation l’impose.
Les conditions du retrait de l’autorité parentale
L’autorité parentale ne peut être retirée sans raison valable. Dans ce contexte, certaines situations peuvent justifier une telle mesure.
L’article 378 du Code civil dispose que le retrait de l’autorité parentale peut être prononcé lors de la condamnation pénale du parent qui a commis un crime ou un délit, en qualité d’auteur ou de complice, envers son enfant, ou perpétré par ce dernier.
De plus, l’article 378-1 du Code civil prévoit la circonstance relative à la mise en danger de l’enfant. En effet, lorsque le parent adopte un mauvais comportement, consomme habituellement de l’alcool ou des drogues, ou s’il pratique une conduite malfaisante de manière régulière et reconnue ou des agissements graves, le juge peut se prononcer en faveur du retrait de l’autorité parentale.
Enfin, le désintéressement manifeste du parent à l’égard de l’enfant, caractérisé par l’absence de soins et un abandon matériel et affectif, peut également conduire à la décision de retrait.
Ainsi, lorsque ces situations compromettent l’intérêt de l’enfant, le juge est investi du pouvoir discrétionnaire de révoquer l’autorité parentale de l'un ou des deux parents, cette décision pouvant concerner un ou plusieurs enfants.
La procédure et les effets du retrait
Le retrait de l’autorité parentale relève d’une décision de justice. Elle peut être demandée par le ministère public, un membre de la famille, le tuteur de l’enfant, ou encore le service départemental de l’aide sociale à l’enfance. Dès lors, la requête doit être déposée auprès du tribunal du lieu de résidence du parent contre lequel l’action est exercée.
Durant la procédure, le juge peut prendre des mesures provisoires portant sur l’exercice de l’autorité parentale, et ordonner une enquête sociale. De plus, il peut entendre les diverses parties, à savoir les parents, le tuteur ou toute autre personne auprès de qui l’enfant aurait été confié. Ce dernier peut également être auditionné, sur sa demande ou sur celle du juge, tout en étant assisté par un avocat.
Ainsi, il peut décider du retrait partiel de l’autorité parentale, en déterminant les droits qui sont écartés. Certaines dispositions peuvent être maintenues, telles que le droit de garde et d’éducation, ou encore celui de consentir à une adoption ou à une émancipation.
À défaut, le retrait peut être total, entraînant alors une déchéance des droits du parent. Dans ce cas, l’enfant n’est plus soumis à l’obligation alimentaire envers son ascendant.
Enfin, l’article 380 du Code civil dispose que le juge qui détermine le retrait partiel ou total de l’autorité parentale peut décider de confier l’enfant, lorsque l’autre parent est lui-même déchu de ses droits ou s’il est décédé. En effet, il peut être remis à titre provisoire auprès d’un tiers qui organisera la tutelle, ou à défaut au service départemental de l’aide sociale à l’enfance, auquel cas il obtiendra le statut de pupille de l’État.
Historique
-
Faute inexcusable : le point sur la jurisprudence en matière de préjudice d’anxiété
Publié le : 06/09/2024 06 septembre sept. 09 2024Droit du travail - Salariés / Responsabilité accident du travailLes notions de santé et sécurité des travailleurs sont au cœur des préoccupations des entreprises. C’est notamment le cas dans les secteurs où les collaborateurs sont en contact...Source : formation.lefebvre-dalloz.fr
-
Quels sont les apports concrets de la loi sur les violences intrafamiliales ?
Publié le : 06/09/2024 06 septembre sept. 09 2024Droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine / Violences familialesLa loi sur la protection des victimes et co-victimes de violences au sein de la famille a marqué un tournant, en permettant de remettre en cause plus largement les droits parent...Source : www.ash.tm.fr
-
Mandat européen et demande de renvoi : qu’en est-il du délai légal de convocation ?
Publié le : 06/09/2024 06 septembre sept. 09 2024Droit pénal / Procédure pénaleL’article 695-34 du Code de procédure pénale prévoit un délai de convocation légal de 48h avant la date d’audience. Dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen et d’une demande d...Source : www.lemag-juridique.com
-
E-escroquerie : liste des infractions pouvant faire l’objet d’une plainte en ligne
Publié le : 05/09/2024 05 septembre sept. 09 2024Droit pénal / InfractionLe décret n° 2024-867 du 13 août 2024 modifiant l’article D. 8-2-1 du Code de procédure pénale et listant les infractions pour lesquelles les victimes peuvent déposer plainte pa...Source : www.actu-juridique.fr
-
Retrait de l’autorité parentale : procédure et effets
Publié le : 03/09/2024 03 septembre sept. 09 2024RédactionDans l’équilibre de la sphère familiale, l’autorité parentale incarne un ensemble de droits et obligations confiés aux parents à l’égard de leurs enfants, qu’ils soient mariés o...
-
Exécution d’un mandat d’arrêt européen et demande de supplément d’informations
Publié le : 30/08/2024 30 août août 08 2024Droit pénal / Procédure pénaleLe mandat d’arrêt européen repose sur plusieurs principes, parmi lesquels le principe de spécialité, qui interdit qu’une personne remise pour un délit soit jugée pour un autre d...Source : www.lemag-juridique.com