La solidarité des dettes entre époux
Publié le :
20/09/2024
20
septembre
sept.
09
2024
Le mariage est une institution solennelle qui impose aux époux des droits et obligations. Parmi ces dernières, on retrouve la solidarité entre époux pour les dettes contractées en cours d’union. Ce principe déroge ainsi à la lettre de l’article 2284 du Code civil, qui dispose que seule la personne ayant contracté une dette en est responsable.
Conformément à l’article 220 du Code civil, le principe de solidarité des dettes entre époux suppose une responsabilité commune des deux conjoints pour l’ensemble des dettes liées à l’entretien du ménage et à l’éducation des enfants.
Le principe de solidarité pour les dettes ménagères
Conformément à l’article 226 du Code civil, le principe de solidarité entre époux pour les dettes ménagères s’applique, quel que soit le régime matrimonial choisi.
De facto, cette solidarité est soumise au régime primaire dit « impératif », ce qui signifie que cette disposition est d’ordre public, de sorte que les époux ne peuvent y déroger, bien qu’ils en aient décidé autrement.
Sont alors soumises à ce principe :
- Les dettes liées à l’entretien du ménage : il s’agit des dépenses nécessaires à la vie quotidienne (factures d’énergie, charges de copropriété, etc.) ;
- Celles liées à l’éducation des enfants (alimentation, cantine, frais de scolarité, de santé, etc.).
Ainsi, ces dettes engagent solidairement les époux, même si elles ne proviennent pas d’un contrat écrit.
Cependant, certaines dettes échappent à ce principe.
Les exceptions au principe de solidarité entre époux
Certaines dettes sont exclues de la qualification des dettes dites « ménagères » et ne relèvent donc pas de la solidarité entre époux. Sont notamment exclus les investissements immobiliers, les améliorations importantes d’un bien immobilier et les dettes personnelles d’un époux qui ne profitent pas à l’autre.
De plus, l’article 220, alinéas 2 et 3 du Code civil prévoit trois exceptions spécifiques au principe de solidarité :
- Les dettes manifestement excessives : le principe de solidarité ne s’applique pas si la dépense est disproportionnée eu égard du train de vie du ménage, de l’utilité ou non de l’opération, ou encore de la mauvaise foi de l’époux contractant.
- Les achats à tempérament : les achats effectués avec un paiement échelonné n’engagent pas l’autre époux, sauf si celui-ci y a consenti expressément.
- Les emprunts : ils échappent au principe de solidarité, sauf si l’emprunt porte sur une somme modeste et nécessaire à la vie courante, ou si les deux époux ont donné leur consentement exprès à l’emprunt.
Ainsi, le principe de solidarité des dettes entre époux repose sur l’idée d’un partage de responsabilité quant à la gestion du ménage et à l’éducation des enfants. Cependant, certaines dépenses, jugées excessives ou conclues personnellement par l’un des époux, ne sont pas couvertes par ce principe.
Historique
-
La solidarité des dettes entre époux
Publié le : 20/09/2024 20 septembre sept. 09 2024RédactionLe mariage est une institution solennelle qui impose aux époux des droits et obligations. Parmi ces dernières, on retrouve la solidarité entre époux pour les dettes contractées...
-
Le PACS, une alternative au mariage ?
Publié le : 16/09/2024 16 septembre sept. 09 2024RédactionLe pacte civil de solidarité, connu sous l’acronyme « PACS », est défini par les articles 515-1 et suivants du Code civil comme un contrat conclu entre deux personnes majeures,...
-
L’annulation du mariage : conditions et effets
Publié le : 09/09/2024 09 septembre sept. 09 2024RédactionLe mariage est l’union de deux personnes de même sexe ou de sexes différents dans les conditions prévues par la loi. Cette célébration requiert la réunion de deux éléments : le...
-
Retrait de l’autorité parentale : procédure et effets
Publié le : 03/09/2024 03 septembre sept. 09 2024RédactionDans l’équilibre de la sphère familiale, l’autorité parentale incarne un ensemble de droits et obligations confiés aux parents à l’égard de leurs enfants, qu’ils soient mariés o...
-
La comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité
Publié le : 13/05/2024 13 mai mai 05 2024RédactionLa comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), instaurée par la loi n°2004-204 du 9 mars 2004, s’inspire de la procédure anglo-saxonne du « plaider coupable ...
-
La pénalisation des violences commises sur mineurs dans le cercle intrafamilial
Publié le : 15/04/2024 15 avril avr. 04 2024RédactionAu sein de la sphère familiale, les enfants mineurs peuvent malheureusement être victimes de violences. Ces comportements récurrents, généralement perpétrés par un parent, visen...